d-19: oLe vaccin peut être validé en décembre
56 millions de cas, et 1,35 million de décès, ont été officiellement recensés dans le monde
Une demande d’autorisation en urgence du vaccin contre le Covid-19 développé par l’alliance Pfizer/BioNTech devrait être déposée vendredi aux Etats-Unis, où les autorités ont pris une nouvelle série de restrictions pour endiguer la pandémie à l’approche des fêtes de Thanksgiving, entre fermeture des écoles à New York et couvre-feu en Californie.
« Le partenaire de Pfizer, BioNTech, a annoncé qu’il avait l’intention de déposer demain une demande d’autorisation en urgence auprès de la FDA », l’Agence américaine des médicaments, a déclaré jeudi le secrétaire américain à la Santé Alex Azar lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche.
« Nous nous attendons à ce que Moderna fasse cette demande bientôt également », a-t-il ajouté, à propos de cette société américaine également sur les rangs pour développer et distribuer à grande échelle un vaccin.
Le directeur de BioNTech a estimé jeudi « possible » son autorisation et sa distribution durant le mois de décembre, tant aux Etats-Unis que dans l’Union européenne. « Nous travaillons d’arrache-pied », a assuré Ugur Sahin à l’AFP.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé de son côté que le régulateur européen pourrait donner son feu vert à la commercialisation des deux vaccins « dès la deuxième moitié de décembre, si les procédures se passent sans problème ».
L’alliance Pfizer/BioNTech et Moderna ont annoncé ces derniers jours une efficacité de l’ordre de 95% pour leurs vaccins, suscitant une vague d’optimisme dans le monde, où des centaines de millions de doses ont déjà été réservées par différents gouvernements.
Et l’immunologue Anthony Fauci, figure scientifique très respectée aux Etats-Unis, s’est voulu rassurant en affirmant jeudi que « la rapidité du processus » de développement de ces vaccins n’avait « en rien compromis la sécurité, pas plus que l’intégrité scientifique ».
Ces bonnes nouvelles arrivent alors que quelque 56 millions de cas, et 1,35 million de décès, ont été officiellement recensés dans le monde depuis le début de la pandémie, selon un bilan établi jeudi par l’AFP.
Aux Etats-Unis, l’épidémie est en phase « exponentielle », selon les autorités sanitaires. Plus de 200.000 nouveaux cas en 24 heures ont été enregistrés jeudi, ainsi que plus de 2.000 morts, une barre qui n’avait plus été franchie depuis des mois.
Les Américains ont été invités à s’abstenir de voyager pour Thanksgiving, le 26 novembre, plus grande fête familiale des Etats-Unis, à l’occasion de laquelle des records de fréquentation sont traditionnellement battus dans les aéroports et sur les routes.
Et partout dans le pays, les responsables locaux ont dû se résoudre à imposer de nouvelles restrictions pour freiner la propagation du virus.
En Californie, environ 94% de la population sera placée à compter de samedi sous couvre-feu, pour une durée d’un mois. La mesure interdit tous les déplacements « non essentiels » entre 22H00 et 05H00 dans les comtés les plus touchés par l’épidémie de coronavirus.
« Le virus se propage à une vitesse jamais vue depuis le début de cette pandémie et les jours et semaines à venir vont être critiques pour stopper cette remontée. Nous sonnons l’alarme », a averti le gouverneur Gavin Newsom.
Dans la capitale Washington, les musées publics et le zoo vont refermer leurs portes à partir de lundi, tandis qu’à New York, le maire Bill de Blasio a fermé jeudi les écoles publiques, une mesure qui a immédiatement suscité la controverse, avec une pétition demandant le maintien de leur ouverture et des manifestations devant la mairie.
Le président élu américain Joe Biden, qui doit faire le 20 janvier son entrée à la Maison Blanche et a fait de la lutte contre l’épidémie la priorité de son début de mandat, a affirmé jeudi qu’il n’imposerait pas de « confinement national total » malgré la recrudescence de l’épidémie. « Je pense que cela serait contre-productif », a-t-il plaidé.
« Je n’arrêterai pas l’économie, point. J’arrêterai le virus », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse à Wilmington, dans le Delaware, à l’issue d’une rencontre avec des gouverneurs consacrée à cette crise.