La signature d’un accord entre la Chine et l’Iran
Un pacte historique qui bouleverse l'équilibre géostratégique au Moyen-Orient
Voilà, tandis que les Occidentaux tentent de convaincre le nouveau président américain Jo Biden d’accélérer le retour des États-Unis au JCPoA (Joint Comprehensive Plan of Action) qui désigne l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien signé le 14 juillet 2015, par les huit parties prenant (les pays du P5+l’Allemagne, ainsi que l’Union européenne et l’Iran), la Chine avance ses pions en signant un important accord stratégique à long terme avec l’Iran.
En effet, les ministères des Affaires étrangères des deux pays ont annoncé la signature d’un accord conjoint de coopération et de coordination allant sur un quart de siècle. Un accord qui prend modèle sur les accords du feu URSS avec ses « alliés » tel Cuba.
D’après les annonces faites à la surprise des observateurs, cet accord inclut de grands secteurs, économiques, de défense et diplomatiques, mais les avantages partagés sont immenses pour l’Iran et surtout pour la Chine.
1- La Chine s’engage à acheter d’énormes quantités de pétrole et de gaz iraniens qui ferait que l’exportation de Téhéran atteindra un niveau jamais égalé depuis des décennies, avec des entrées de devises pour contourner l’asséchement de ses réserves dû aux sanctions américaines. L’avantage pour Chine serait des prix bas qui renforcerait son économie avide d’énergie. Il va de soi que ce volet de l’accord constitue un défi au blocus économique américain, et qui donne aux Iraniens une plus grande aisance pour négocier son dossier nucléaire.
2- La Chine investirait environ 400 milliards de dollars dans l’économie iranienne (elle investit déjà depuis des années), soit plus du double de la taille de l’accord nucléaire, ce qui lierait les deux économies et romprait l’isolement financier de l’Iran imposé par l’Occident. De plus la monnaie iranienne serait ancrée à la devise chinoise ce qui renforcerait la volonté de Moscou et Pékin de trouver une alternative au dollar.
3- La Chine établirait son réseau Internet en ‘Iran, ce qui protégerait le pays des cyberattaques ce qui lui est arrivé plusieurs fois dans le passé pour retarder son programme nucléaire.
4- Les deux pays étofferont les échanges d’informations les renseignements surtout sur leurs opposants dans la région et dans le monde. L’Iran renforcerait ses capacités de contrôle grâce à l’Intelligence Artificielle (IA) dont la Chine est un leader.
5- La coordination diplomatique entre les deux parties sera renforcée au niveau international et aux Nations Unies, ce qui peut se traduire par un parapluie chinois au Conseil de Sécurité par le biais du droit au veto qui viendrait s’ajouter veto russe déjà acquis. Téhéran serait à l’abri de toute condamnation pour son programme nucléaire.
6- La Chine équiperait le Pays des Ayatollah de fournitures en armes de dernier cri ainsi que des équipements et des systèmes électroniques modernes. Pékin se chargerait de la modernisation des aérodromes et des bases militaires et des ports iraniens.
Si cet accord signé se concrétise, il créera un bouleversement géostratégique régional, dont le plus visible serait le sauvetage du régime iranien et le renforcement de sa main dans les négociations à venir avec les « 5+1 » dont la Chine en fait partie.
L’Iran se glisserait dans une position similaire à la Corée du Nord, mais dans une région du Moyen-Orient beaucoup plus vulnérable aux Occidentaux. La Chine renforcerait sa présence dans la région et des conseillers militaires serait sur place et pourquoi pas des base militaires et navales, l’instar de ce que les Russes ont établi en Syrie.
La région du Golfe serait prise en tenaille entre la Russie au Nord sur la Méditerranée et la Chine au Sud dans le Golfe arabo-persique et la mer d’Oman.