Moyen-Orient: La Russie occupe le vide laissé par Washington

Paris- Presse-Net

Lors de la septième réunion du Comité de coopération militaro-technique entre la Russie et l’Égypte a été signé un accord de coopération militaire de grande envergure. Cette réunion était présidée par le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou et son homologue égyptien Ahmed Zaki.

Le ministère russe de la Défense a déclaré, dans un communiqué que Choïgou a eu « des conversations avec le ministre de la Défense et de l’Industrie militaire de la République arabe d’Égypte, le colonel Ahmed Zaki », et que les deux délégations ont discuté «de la coopération militaire et technique ».

Le communiqué a insisté sur « les vues similaires concernant les questions de sécurité régionale et de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme ».

Cette réunion montre d’après les Russes la volonté « des dirigeants égyptiens à développer des relations globales avec la Russie, y compris dans le domaine militaire ».

L’Égypte paraît pour les Russes « un partenaire fiable en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ».

Cette offensive « diplomatico-militaire » prend place suite au vide qui sera laissé par le retrait des États-Unis de la région, surtout que la signature de cet accord a été suivi dans la foulée par un accord similaire avec … le Royaume de l’Arabie saoudite.

Le ministre russe a signé un accord entre la Russie  et le Royame wahhabite lors de la visite du vice-ministre saoudien de la Défense, Khalid bin Salman Al Saoud, au forum « Armée 2021 ».

Les commentateurs ont relevé que le ministre saoudien a pu apprécié « les derniers modèles d’armes russes, y compris ceux qui ont prouvé leur efficacité en Syrie ».

Lors de cet accord signé le Royaume d’Arabie saoudite s’est engagé à renforcer sa coopération avec la Russie, ce qui contribuera à une réponse commune aux menaces et aux défis, d’après des sources russes.

Le ministre russe a affirmé la détermination de la Russie « à développer régulièrement la coopération bilatérale dans les domaines militaire et militaro-technique » notant au passage que « la participation personnelle du ministre du Royaume au forum est une démonstration de la volonté de l’Arabie saoudite à renforcer davantage la coopération avec la Russie ».

Les observateurs ont lié cette démarches saoudienne au fait que l’administration du président Joe Biden réduit drastiquement le déploiement de ses systèmes de défense anti-missiles au Moyen-Orient, suivant sa nouvelle stratégie de « réorganiser la présence militaire américaine dans la région », pour se concentrer au défi chinois et russe en Asie.

Le Wall Street Journal a rapporté il y a deux mois que le Pentagone était en train de retirer les huit systèmes Patriot, des pays du Moyen-Orient (comme l’Irak, le Koweït, la Jordanie et l’Arabie saoudite), de même que le système THAAD d’Arabie saoudite destiné à protéger les champs de pétrole.

Cette nouvelle stratégie choque les dirigeants saoudiens surtout qu’elle va à l’encontre des déclarations de l’ancien secrétaire d’État américain Mike Pompeo, il y a deux ans, après les attaques contre les raffineries « les États-Unis travailleront à renforcer les systèmes de défense aérienne américains pour protéger le royaume des et kes raffineries ».