Biden a empêché une frappe préventive d’Israël sur le Hezbollah
Les renseignements américains ne confirmaient pas l'imminence d'une attaque venant du Liban
Presse-Net (Correspondance)
Le Wall Street Journal a révélé, dans un rapport, que le président américain Joe Biden a exhorté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à « ne pas se lancer dans une frappe préventive contre le Hezbollah au Liban, quelques jours après l’attaque du Hamas » le 7 octobre.
Selon le journal, des avions de combat israéliens étaient dans les airs « attendant des ordres » lorsque Biden s’est entretenu avec Netanyahu le 11 octobre, lui demandant de « se retirer et de réfléchir aux conséquences d’une telle action qui pourrait déclencher une guerre régionale plus large».
Dans le détail, les États-Unis ont reçu la première indication des « plans préparés par Israël » visant à lancer une frappe préventive le matin du 11 octobre.
Pendant ce temps, « les responsables israéliens ont rapidement informé la Maison Blanche qu’ils pensaient que le Hezbollah préparait une attaque, demandant le soutien américain parce qu’ils savaient qu’Israël ne pouvait pas le faire seul », selon des responsables américains.
Les responsables ont ajouté qu' »Israël disposait de renseignements – que Washington considérait comme peu fiables – selon lesquels des agents du Hezbollah se préparaient à traverser la frontière, dans le cadre d’une attaque sur plusieurs fronts, qui a poussé certains des responsables israéliens les plus bellicistes » à réclamer l’attaque.
Plus tard dans la matinée, « les principaux conseillers de Biden se sont réunis pour discuter des plans proposés par Israël, où ils ont décidé que les renseignements américains ne confirmaient pas ce qu’ Israël avance», selon le Wall Street Journal.
Après avoir informé Biden, il « a eu un entretien téléphonique avec Netanyahu, qui , lui même, n’était pas complètement convaincu de la frappe, ainsi qu’avec des membres de son cabinet de guerre, notamment le ministre de la Défense Galant, pour les exhorter à battre en retraite, mais ce dernier a clairement indiqué qu’une guerre était inévitable, et il voulait anticiper l’attaque. »
Après 45 minutes de discussion, « Netanyahu a mis fin à l’appel en disant qu’il discuterait de la question avec son gouvernement », selon des responsables américains.
Parallèlement à ces contacts et pourparlers, le Nord d’Israël était en alerte, alors que les soldats israéliens à la frontière nord recevaient des ordres urgents de leurs commandants « qu’ils doivent se préparer à combattre le Hezbollah qui volent avec des parachutes et conduisent leurs voitures vers eux depuis le sud du Liban. » Israël a également envoyé un avertissement à tous les habitants de la région leur demandant de « se rendre immédiatement dans des abris ».
Il a fallu environ six heures d’appels et de réunions avant que les responsables israéliens acceptent de faire marche arrière, les États-Unis insistant sur le fait que les renseignements n’indiquaient pas une attaque imminente du Hezbollah, selon le journal.
Après avoir obtenu une réponse de Biden, « Netanyahu et le cabinet de guerre ont décidé de ne pas procéder à cette frappe majeure », selon ce qu’ont déclaré d’anciens responsables américains et israéliens.