Pourquoi le RN a dégringolé?

L’heure n’est pas encore à l’analyse de l’échec, mais reste pour le RN une «  force potentielle cachée »pour les prochaines échéances

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Bassam Tayara

Le parti d’extrême droite, le Rassemblement National (RN) n’a pas réussi à confirmer les succès obtenus aux européennes et au premier tour. Vu les résultats et la composition de la nouvelle assemblée, il a encore du temps pour se poser des questions sur ce qui lui a soufflé la victoire annoncée à cor et à cri.

La défaite est relativement lourde: l’extrême droite n’a pas obtenu la majorité absolue à l’Assemblée nationale, ni de majorité relative, qu’elle pensait les derniers jours pouvoir atteindre.

Pour le RN l’heure n’est pas encore à l’analyse de l’échec de cette campagne des législatives. Mais on peut constater que durant ces trois petites semaines de campagne, les recettes du succès passés ont été oubliées dès l’annonce des résultats du premier tour.

Finis les bains de foule qui avaient ponctué la campagne européenne et avant le premier tour , et qui traduisaient de façon visible et sous-jacent un engouement populaire. Ces bains de foule ont été remplacés pas le costume bleu marine de Jordan Bardella. Pour les contempteurs Bardella est entré dans le système et commençait à ressembler … « aux autres»!.

C’est un peu tôt pour que le parti pose les vraies questions sur ce qui lui a coûté la victoire annoncée. Mais dorés et déjà on peut citer quelques marqueurs: Le RN s’est embourbé dans les polémiques autour de quelques points saillants de son programme tel la mise en cause de la naturalisation par naissance sur le sol français; le rejet des binationaux dans l’administration, et la vindicte à l’encontre des travailleurs immigrés et du rôle de l’islam dans la République, tout en approchant par la tangente les problème de l’insécurité.
S’est ajouté à cela le refus de Bardella du débat d’entre-deux-tours, car c’était sans l’« insoumis » Jean-Luc Mélenchon; qui pour le RN et même pour le parti présidentiel, constituait un chiffon rouge garantissant l’affaiblissement du Nouveau Front Populaire (NFP).
Puis il y eut les contre-attaques sur son programme: le RN s’est enlisé et a dû annoncer plusieurs propositions phares sur des thèmes majeurs telle que la retraite à 66 ans. et l’Europe

Puis enfin le choix de ses candidats s’était fait dans la précipitation que cela soit au niveau de leurs compétences ou même de leur image : plusieurs parmi eux  étant accusés de racisme ou d’antisémitisme notoire.

Mais il faut reconnaître que RN a augmenté considérablement le nombre des députés de son groupe parlementaire. Et reste le grand vainqueur du grand coup politique… raté par Emmanuel Macron .

Reste pour le RN une «  force potentielle cachée »pour les prochaines échéances, c’est un atout intangible matériellement mais reste auprès de 10 millions de voix très valable:  le RN est « l’unique parti que les Français n’ont essayé encore »! Suffirait-il à réaliser une percée lors d’hypothétique prochain round d’élections dans un an… si cette France ingouvernable avec trois bloques presque de même poids pousserait à une … deuxième dissolution?

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