L’ouverture des 33ème JO Paris 2024: grandiose mais coûteuse
Le monde est dans un contexte géopolitique grave, la France est presque en faillite avec une dette de 110% de PiB et une crise politique historique, alors pourquoi?
Bassam Tayara
Le vendredi 26 juillet, un milliard et demi des habitants de cette planète ont – paraît-il, suivi le lancement
des 33ème Jeux Olympique à Paris. Un lancement qui fut grandiose et les qualificatifs et superlatifs occupèrent la une de tous les médias.
Ce ne fut pas le sport … le sport viendra dans les quinze jours qui suivent où la plupart des plus grands athlètes du monde se disputeront les médailles et seront sous les lumières de la ville des lumières… pas tous les gagnants et déjà hyper-connus, et quelques novices qui passeront de l’ombre vers la célébrité.
Mais l’ouverture des JO est une occasion pour célébrer … le fric. Ce fut très beau très inventif très artistique, très impressionnant, grandiose … mais ce fut un festival qui a coûté très très cher. Des chiffres complètement fous et un budget de 10 milliards d’euros (on ne peut jurer qu’il n’ira pas plus loin), cette organisation a de quoi donner le vertige.
Et le retour sur « investissement n’est pas garantie en pièces sonnantes et trébuchantes… mais le prestige est garantie. Oui dès le départ de cette fête de folie on peut dire que la caisse était trouée, et le schéma économique a failli c’est que la plupart des spectateurs ont été … invités: on compte au total 200.000 invitations et uniquement 100.000 places vendues. Les prix de ces tickets pour assister étaient compris entre 90€ et 2.700€. Les premiers sont parties vite, par contre, jusqu’aux dernières minutes avant le lancement les places les plus chères étaient encore en vente sur le site officiel.
L’État et les comité d’organisation auront un mal de tête au réveil! Car il y a également les dépense périphériques: 45.000 policiers et gendarmes, ainsi que 18.000 militaires. N’oublions pas qu’il va y avoir 10500 athlètes qui faut nourrir avec 13 millions de repas … après avoir construit et équiper « un village olympique » et assurer leurs transports entre les divers sites durant les quinze jours d’épreuves, et la fin des fins fabriquer 5.084 médailles.
Une débauche de dépenses et on est en droit de demander pourquoi?
Le monde est dans un contexte géopolitique particulièrement grave, imprévisible, avec des conflits majeurs et mineurs avec des bilans humains terrible. La guerre en Europe qui saigne les finances de beaucoup de pays et menace de déstabiliser l’Europe, la terrible guerre à Gaza avec ses tas de victimes civiles presque 40.000 la plupart des civils. Et plusieurs conflits armés en Afrique, entre forces gouvernementales et des groupes armés notamment en République démocratique du Congo, en Éthiopie, en Somalie au Mozambique, au Mali, au Burkina Faso et au Soudan du Sud et du Nord.,
S’ajoute à tout cela les tensions entre la Chine et ses alliés d’un côté et et les USA et le bloc Occidental de l’autre côté.
Le président Emmanuel Macron a bien appelé à une trêve olympique, avant de lancer la machine des feux d’artifices et des tableaux de la parade.
Mais qui écoutera?
La Charte olympique des Jeux proclame que le sport doit être au service du développement harmonieux de l’humanité donc pour une société pacifique préservant la dignité humaine . Alors il est regrettable de constater que depuis les JO de 1980 à Moscou suivi des JO de 1984 à Los Angeles l’olympisme s’est éloigné de sa charte et fut entrainé dans les sables mouvants de l’argent et des profits… du business!
C’est le Comité international olympique (CiO), qui a signé le contrat de ville hôte pour l’organisation de Paris 2024. Cette puissante organisation sous forme d’association de droit privé suisse, définit dans sa Charte Olympique avoir comme objectif « bâtir un monde meilleur par le sport ».
C’est pour cette raison « noble » que le CiO bénéficie d’exonérations fiscales sans avoir aucune obligation au niveau comptable (pas de bilan public pas de commissaires aux comptes). Elle fonctionnent comme une multinationale du spectacle, et tous les gouvernements lui mangent dans la main pour obtenir le sésame d’organiser des jeux.
Nous voilà: Les JO de Paris sont un événement privé, mais le poids financier de départ est sur les épaules de l’État français, de la ville de Paris et des régions qui se sont vues attribuées des compétitions sur leur sol. Rien ne sort de la poche du CiO… bien au contraire.
Comme c’est une organisations internationales, une entité autonome, supranationale, qui est constituée de personnalités recrutées par cooptation elle n’a de compte à rendre à aucun organisme officiel (contrairement à ce que pensent des millions d’amoureux de sport…. et les 45000 volontaires qui vont suer pendant 15 jours à rendre services sur les pistes et dans les rues). Or les accords de diffusion et de sponsoring des Jeux rapportent (comme chaque année) des milliards au CiO.
A Paris 2024, dans son cahier des charges, le CiO a imposé la privatisation de l’espace public pour ses sponsors internationaux (Coca-Cola, McDonald’s, Samsung, etc..) ou nationaux (LVMH, Accor, Carrefour) … pour les plus important . Les chaînes de télévision versent au CiO plusieurs milliards, sans que ce dernier ne fasse profiter le pays hôte, la France d’une partie de ce pécule.
Le CIO revendique être la source pour financer des projets sportifs à travers le monde, mais le bilan ne paraît pas très performant. Les pays pauvres profitent rarement de la manne olympique. La présence de leurs athlètes est pour faire « universel », or à part quelques champions qui se compte sur les doigts de deux mains, tous les autres jouent au … lièvres pour des athlètes plus performants des pays riches. La différence des revenus et situations entre les athlètes des pays riches (Occidents … Nord?) et pays pauvres (Sud Globale?) est faramineuse.
Les JO sont devenu une affaire financière qui profite aux grands groupes industriels et commerciaux et médiatiques à qui le CiO distribue des jetons.
Ces jeux divertissent les populations des pays riches (pas toutes les classes) qui sont les premiers clients de toutes les marques véhiculées par les sponsors qui régalent le CiO.
Bon pour quoi les pays cherchent à obtenir l’organisation des JO sur leur sol? Pourquoi la France?
Le rayonnement de Paris? Or Paris est la première destination touristique dans le monde!
Le programme de cette ouverture fut décidé depuis longtemps, malgré tout, par ces temps, la France est presque en faillite (dette de 110% de PiB), avec une crise politique historique, alors pourquoi ces dépenses mirifiques engagées pour le spectacle grandiose et faste de l’ouverture des Jeux Olympiques?
La réponse est-elle dans l’antiquité chez les Romains les divertissements faisaient calmer la plèbe? Le CiO a très bien compris les besoins des gouvernants …