La course à l’armement nucléaire est lancée

Bassam Tayara

Les guerres de Poutine en Ukraine, de Netanyahou à Gaza et maintenant au Liban, ont un point commun: la Russie et Israël possèdent l’arme nucléaire! Cette réalité explique pourquoi ni l’un ni l’autre ne prête son oreille aux appels de cessez-le-feu venant de tout bord.
Ils n’en ont rien à cirer et rien ne peut les obliger à obéir aux injonctions onusiennes ou autres. Aucun de deux dirigeants ne prête attention au Droit international ni aux décisions de de la justice internationale (CPI et CJI).

Cela se passe sous les yeux du monde entier qui constate impuissant qu’aucune puissance amie de ces deux pays ou neutre ne peut infléchir leurs actions dévastatrices, à part lancer des qualificatifs à ces opérations tels génocide et ou crime contre l’Humanité etc… Et tout cela sans effet.

La raison pour laquelle aucune action coercitive ne peut être entreprise c’est et restera la puissance nucléaire de ces États. Toute autre explication est superflue de l’ordre de prestidigitation diplomatique.

Et voilà il ne faut pas être étonné si d’autre autocrates dictateurs ou pas cherchent à acquérir l’arme nucléaire. Parmi les premiers de ceux qui ont compris la force de ce vecteur de puissance il y a eu le feu Colonel Kadhafi qui ayant entendu aux sirène de la respectabilité, a cédé son programme nucléaire embryonaire ce qui eu pour conséquence l’éradication de son régime et son exécution.

Ce fut une leçon pour la Corée du Nord, qui malgré les offres alléchantes de sauver le pays qui traverse une période de famine cruelle, a préféré conserver cette assurance et, malgré un pays en lambeaux il survit et peut être sûr qu’à moyen terme, aucune puissance ne peut menacer son régime archaïque.
A ce constat il est facile de comprendre les efforts de l’Iran pour devenir puissance nucléaire, malgré ses dénégation. Les événements des deux dernières années, sans remonter à l’invasion américaine et l’occupation de l’Irak en 2003, qui s’est faite en essuyant les bottes de son armée sur le Droit international… et autres violations de souveraineté, confortent les régime des mollahs dans leur quête à atteindre la dissuasion nucléaire – doctrine défensive !- qui est fondée sur la capacité d’un pays à infliger des dommages inacceptables à un adversaire qui voudrait l’attaquer.

Ces deux années écoulées chargées de violences sous l’oeil impuissant le l’ONU et du reste du Monde ouvriront la voie, sans doute à une course à l’arme nucléaire, le Traité de non Prolifération Nucléaire (TNP) n’y fera rien il suffirait de se retirer de son protocole, après avoir confirmé son statut d’État en possession de cet arme. Les sanctions suivront pour sûr, mais le système des sanctions a montré également ses limites (Cuba, Iran, Syrie, Russie…).

Plusieurs catégories de pays peuvent s’engouffrer dans ce chemin qui mène à l’arme nucléaire, et qui sont dans un environnement géopolitique instable:

i- les pays qui ont la capacité technologique : le Japon en premier lieu, la Corée  du Sud et Taiwan et l’Ukraine.

ii- les pays qui ont les capacités financières et recherche la parité avec un ennemi potentiel : l’Arabie saoudite et l’Algérie.

iii- les pays sans capacité financière, mais qui voudront se défendre et imposer leur influence couplée à une croissance démographique : L’Indonésie, l’Egypte et le Nigéria.