L’Europe panique le parapluie sécuritaire s’envole
Il ne suffit pas à l’Europe de relancer les usines d’armements, il y a tout un ensemble de politique qu’il faudrait mettre en commun

Bassam Tayara
Après l’altercation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, l’Europe est sous le choc et prise de panique à l’idée que les USA retire leur parapluie de sécurité .
L’Europe est tellement bousculée qu’elle saute par dessus les causes de ce divorce avec cette Amérique un divorce il faut le dire est programmé dans l’ADN de la politique américaine. L’élection de Trump n’a fait qu’accélérer un mouvement déjà inscrit dans la dynamique de l’Histoire.
Les Européens comme des anges étaient hypnotisés par cette alliance (OTAN) qui leur assurait une sécurité qu’ils pensait absolue. Alors ils ont mis des règles budgétaires européennes très strictes, et beaucoup de lois sociétales, et se sont détournés du premier article qui régit la gouvernance d’un pays … leurs sécurités. Les armes sont achetées auprès du porteur de ce parapluie les usines européennes ont cessé de produire des armes, donc avec cette menace de Trump leur sécurité n’est plus assurée!
Sécurité au pluriel car il y a plusieurs faisceaux de sécurité:
– L’armement et son industrie – Le commerce et les échanges – Le numérique – La monnaie – Le Droit
Dans ces quatre domaines les États-Unis étaient en tête de ces courses, et ont paniqué quand la Chine allait les rattraper et les dépasser. Donc Washington se tourne vers la confrontation en Asie.
Les Européens pensent que c’est Trump la cause de ce divorce ? Mais l’Amérique faisait chambre à part depuis George Bush qui les a tiré par le cou… déjà en leur imposant une guerre et les obligeant à « violer le Droit international » en envahissant l’Iraq… et autres pays.
Depuis longtemps les US mènent leur politique au bénéfice de leur hégémonie.
Déjà Barak Obama qui pour éloigner le spectre d’une récession, fit adopter un plan de relance de près de 800 milliards voté en 2009, et d’ajouter 858 milliards de dollars de baisses d’impôts votées en 2010 qui profitera surtout des grands groupes américains, laissant l’Europe faire face à la crise économique.
Biden ? le 9 mars 2023, un discours à Philadelphie, a fait trembler l’Europe: La Maison-Blanche a dévoilé le budget pour l’année fiscale 2024, qui prévoit les dépenses militaires les plus importantes jamais proposées. Il s’agit d’un budget de 1.000 milliards de dollars pour la guerre mondiale. Il prétend qu’il veut des ressources pour combattre la Russie en Ukraine, et intensifier sa montée en puissance pour s’occuper de la Chine. Mais une grande partie du budget n’est pas militaire: elle soutient les entreprises américaines.
En 2022 fut lancé le fameux plan de 800 milliards pour relancer l’économie américaine qui est un pur projet protectionniste pour mettre à genoux les entreprises européennes. Fin novembre 2022, le président français Emmanuel Macron fait un saut auprès de Biden, avec tous les griefs de cette petite Europe: le gaz vendu cinq fois plus cher qu’aux États-Unis qui favorise les entreprises américaines n’est qu’un exemple parmi d’autres.
D ‘ailleurs le fait de proposer aux entreprises du monde de venir ouvrir des usines sur le sol américain est peu compatible avec une « alliance occidentale » qui partage les même valeurs (!).
Tous les dirigeant européens ont voulu négocier des exemptions, pour Joe Biden l’essentiel, c’est « America first ».
Quelle différence avec le MAGA de Trump ?
Trump a une flèche en plus à son arc: le numérique et les mastodontes de cette filière. Le numérique qui s’invite dans la politique intérieure de plusieurs pays de cette petite Europe.
L’Europe est point et pieds liée au dollar cette monnaie faite pour soutenir l’économie américaine, aucun échappatoire n’est possible. Et tenez vous bien: après l’idée – Biden- de régler son déficit en créant « une pièce en platine avec une valeur de … 1000 milliards » voilà que Trump, conseillé par Stephen Miran, voudrait obligé – de façon ou d’une autre forcer- les détenteurs étrangers de dollars à investir (acheter!) desi bons du Trésor américain pour financer l’économie du pays…
Mais tout cela n’est rien à côté de ce terme barbare « extraterritorialité ».
Les lois américaines sont applicables en dehors du sol américain (!): un juge de NewYork peut condamner une entreprise étrangère du monde entier et infliger des amendes à des entreprises qui utilisent le dollar dans leurs transactions financières, le motif ? avoir violé les politiques américaines d’embargo à l’égard de pays tiers. La BNP a écopé d’une méga amende de 8,9 milliards de dollars en 2014 pour avoir contourné – accepter des paiement et/ou fait transiter les dollars des pays soumis à un embargo par les Etats-Unis.
Il ne suffit pas à l’Europe de relancer les usines d’armements, il y a tout un ensemble de politiques qu’il faudrait mettre en commun, et surtout parler d’une seule voix pour aller dans une seule … direction.