Syrie: Que préparent les Russes et les Américains?
Des pressions sur les alliés de lIran et une initiative russo-américainbe en Syrie
Les alliés de l’Iran au Liban (Hezbollah en premier) subissent des pressions et des sanctions américaines ainsi qu’un blocus financier dur.
En parallèle une activité intense se développe sur la scène syrienne, elle serait surtout liée aux dates de multiples échéances, qui s’approchent, notamment les élections présidentielles syriennes de 2021.
Dans ce contexte, la visite cette semaine, du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Damas, sa première depuis 2012, (soit un an après le déclenchement de la crise syrienne) à la tête d’une délégation russe de haut niveau, pourrait être l’une des visites russes les plus importantes depuis fin septembre 2015, date de l’intervention de l’armée russe qui a changé le cours de la guerre de Syrie.
Des sources russes bien informées rapportent que Lavrov «aurait demandé au président syrien Bashar al-Assad de de se débarrasser de la présence des conseillers iraniens et de leurs alliés en Syrie, et cela en échange du retour de l’autorité de l’État dans l’est syrien avare l’accord des Kurdes qui contrôlent cette partie du pays, la Russie garantissant cet accord.
L’offre russe qui serait basée sur l’adoption d’une gestion décentralisée de gestion de l’Est syrien, et qui en contrepartie garantirait un retrait progressif et silencieux des forces turques du nord de la Syrie.
Mais Damas resterait circonspect ayant connue une expérience décevant dans la région Saraqib en mars 2020, où les Russes n’ont pas pu tenir l’engagement des forces rebelles d’ouvrir l’axe d’une route principale. Ce sont les Iraniens et les combattant du Hezbollah qui avaient dû leur prêter main forte pour ouvrir cette route.
Les dirigeants syriens se tiennent généralement à mi-chemin entre un soutien militaires russes et en parallèle une aide garantie des Iraniens.
Par conséquent, la réponse du gouvernement syrien reste inconnue et prête à des interrogations, car il paraît que cette demande russe soit coordonnée avec les Américains
Des mauvaises langues disent que des considérations politiques et électorales américaines sont derrière le calendrier de cette demande russe.
Mais la demande russe intervient également quelques jours après les réunions du Comité constitutionnel syrien à Genève (troisième tour réunissant les représentants du gouvernement, de l’opposition, de la «société civile sous l’égide de l’envoyé spécial de l’ONU Geir Pedersen.
Il est à noter que Lavrov a déclaré, après sa rencontre avec le Bachar Al-Assad, qu’il n’y avait «pas de calendrier fixé pour la réforme » et d’ajouter « les élections présidentielles syriennes sont une affaire de souveraineté syrienne». Cela est un message clair dans le message russe le plus clair que les prochaines élections se dérouleront conformément à la constitution de 2012, sans réforme constitutionnelle comme l’opposition syrienne ainsi que les puissances occidentales régionales le réclament.
De même cette proposition russe intervient une semaine après le protocole d’accord signé par le Conseil démocratique syrien (SDC) soutenu par les États-Unis avec le Parti de la volonté du peuple soutenu par la Russie à Moscou, ce qui indique clairement les administrations russe et américaine ont donné le feu vert pour cet accord.
Lavrov aurait remis une copie de cet accord à Geir Pedersen lors de sa récente visite à Moscou, et il lui a demandé de trouver une formule pour inclure les Kurdes dans le processus politique en cours en Syrie.
La délégation russe dirigée par Lavrov ne s’est pas contentée de cette proposition politico-militaire, mais a également a eu des entretiens économiques qui ont abouti à la signature d’accords dans un certain nombre de secteurs que les Russes considèrent comme « vitaux ».