Avez-vous écouté ce qu’a dit Macron?
La France comme tous les pays de l'UE ne peuvent pas devenir des alliés à cette Chine autocrate et antilibérale ... mais le "bushisme" est de retour... avec moi ou contre moi!
Bassam Tayara
Le « France bashing » est un jeu national en… France.
Il est incontestable qu’Emmanuel Macron a une crise sociale sur les bras. On peut taper dessus, on peut contester sa politique sociale, son parcours législatif semé de 49.3, sa façon hautaine de ne pas écouter les manifestants…Mais il faut garder en vue les changements qui s’opèrent dans le Monde.
Et il va de soi que le Président de la France ne peut pas délaisser les affaires du monde par les temps qui courent … surtout quand l’ordre mondial est remis en cause par l’agression russe et la montée de la Chine. On dirait presque la naissance d’un «nouveau monde ».
La Chine, que l’on aime ou bien qu’on la déteste, est devenu un pion incontournable sur l’échiquier mondiale. La France ne peut pas délaisser ce pôle qui commence à s’affirmer en tant que deuxième puissance économique. La France en a besoin et l’Europe également.
Les États-Unis et la Chine se tiennent par la barbichette mais, les deux puissances ont besoin l’un de l’autre : Pékin ne peut souffrir de la perte des marchés américains et Washington ne peut ostraciser ce grand pays qui tient, de plus en plus, beaucoup d’atouts qui peuvent nuire à son hégémonie et à la paix dans environnement.
Alors quand on est une puissance moyenne, ce qu’est la France, tels les trois à quatre grands pays de l’Union Européenne (Allemagne, Italie, Espagne, et sous peu la Pologne) … que faire ?
Deux voies s’ouvrent devant leurs dirigeants : 1- se mettre en rang d’oignons derrière les États-Unis ou 2- rester des alliés de Washington sans devenir vassal. Car le choix de se mettre du côté de Pékin est impensable vu la différence existante entre le régime fermé de Xi et leur démocratie.
Toutes les voix qui se sont élevés et les cris d’orfraie des médias n’ont pas pris la peine, ni d’écouter Macron, ni de se poser cette question sur les deux alternatives. La seule réponse qui structure leur pensée c’était rester aligné aux USA. Car ils sont tous pris dans le piège de leur faiblesse avec en ligne de mir l’agression russe en Ukraine.
Macron par ses paroles n’a jamais dit que la France n’est pas l’allié de l’Amérique, n’a jamais dit que Taïwan est son cadeau à Xi. Mais le jeune président se projette dans la deuxième voie: rester l’allié du grand frère et consolider l’Union européenne… commencer, même en retard, à créer la défense européenne défaillante.
Il vient de le répéter dans les Pays bas, mais ceux qui écoutent ne veulent pas entendre leurs oreilles sont formatées au « bushisme » : avec moi ou contre moi.