Chaos politique au Liban
Pas d'entente entre le chef de l'État Aoun et le Premier ministre désigné Hariri
Au Liban le chaos continue son œuvre de sape des fondements du Pays. Le Premier ministre désigné Saad Hariri avait présenté au président Michel Aoun une proposition de mouture d’un cabinet ministériel depuis une semaine ( le 9 décembre).
Aoun ayant refusé de signer le décret qui promulgue le gouvernement comme le stipule la constitution, le « Courant patriotique libre » ( CPL les aouniste), et le « Courant du Futur » parti du Premier ministre désigné Hariri, se s’écharpent depuis, par communiqués interposés : la constitution d’un nouveau gouvernement bute sur de nombreux obstacles.
Le bureau politique du CPL, dont le chef est est l’ancien ministre Gebran Bassil gendre du président, ennemi juré de Hariri, a estimé que « le retard dans la formation du gouvernement a pour cause une volonté d’outrepasser les prérogatives du président de la République, qui est un partenaire à part entière dans ce processus ». Cet argumentaire se base sur un soi-disant « Pacte national » qui à leur avis fait du président le partenaire de l’élaboration de tout gouvernement, et critique la volonté de Hariri à vouloir nommer les ministres chrétiens.
Pour le Courant du Futur c’est une stratégie de fuite en avant des aounistes et rejeté tout compromis sur ces « critères » . Rappelant l’engagement de Hariri à former un cabinet de spécialistes compétents et non-partisans, et décrit les informations diffusées par le CPL comme fallacieuses.
Le courant haririen souligne que le Premier ministre désigné « sait parfaitement qu’il est impossible que le décret de formation du cabinet soit signé sans l’approbation du chef de l’État » et attend que Aoun cesse ses obstructions pour avoir « ses ministres » .
Depuis sa désignation pour former le cabinet, le 22 octobre dernier, Hariri peine à trouver un terrain d’entente avec le chef de l’État Aoun. Leurs négociations butent notamment sur la répartition des portefeuilles et la nomination des ministrables. Au cœur de cette polémique se trouve aussi le refus de Hariri d’accorder le tiers de blocage au CPL et au chef de l’État.