Israël : Amnesty dénonce une mesure contre les drapeaux palestiniens
L'ONG internationale de défense des droits de l'Homme dénonce aussi une atteinte à "la liberté d'expression et la liberté de réunion"
Presse-Net (AFP)
Amnesty International a dénoncé une directive israélienne limitant davantage le port du drapeau palestinien dans l’espace public, y voyant une « tentative honteuse de légitimer le racisme ».
Dans un communiqué transmis à l’AFP, l’ONG internationale de défense des droits de l’Homme dénonce aussi une atteinte à « la liberté d’expression et la liberté de réunion ».
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite connu pour ses diatribes anti-palestiniennes, avait demandé dimanche au commandant de la police d’autoriser tout policier à faire disparaître de l’espace public tout drapeau palestinien, comme lors de manifestations.
« J’ai donné pour instruction à la police de faire respecter l’interdiction de brandir dans l’espace public un drapeau de l’OLP [Organisation de libération de la Palestine, NDLR], signe d’identification à une organisation terroriste », avait écrit M. Ben Gvir sur Twitter.
« Nous empêcherons la tenue de tout événement incitant à la violence contre l’Etat d’Israël et lutterons de toutes nos forces contre le terrorisme et ceux qui le soutiennent », avait ajouté le ministre.Les arguments employés sont des « prétextes grotesques » et la nouvelle directive « s’inscrit dans une série de mesures visant à faire taire les voix discordantes et à restreindre les manifestations, notamment celles pour la défense des droits des Palestiniens », estime Amnesty International.
Vainqueur des élections de novembre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a formé le 29 décembre un gouvernement offrant nombre de postes clef à ses alliés d’extrême droite ou ultra-orthodoxes.
En Israël et encore plus à Jérusalem-Est – secteur palestinien de la Ville sainte occupé puis annexé par l’Etat hébreu, les forces de l’ordre n’hésitent pas à arrêter les personnes arborant un drapeau palestinien, donnant parfois lieu à des violences. Comme lors des funérailles mi-mai 2022 de la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh, lorsque la police a chargé une foule brandissant des bannières palestiniennes à la sortie du cercueil de l’hôpital.
En Israël et à Jérusalem, il n’est en théorie pas illégal d’agiter le drapeau palestinien mais une loi israélienne interdit d’arborer en public le drapeau d’un pays ennemi ou d’un groupe hostile à l’existence d’Israël.