Les BRICS se renforcent avec des « alliés » de Washington

L'Argentine, l'Égypte, l'Iran, l'Éthiopie, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis nouveaux adhérents

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Bassam Tayara

L’intérêt que le sommet des BRICS a suscité au cours des trois derniers jours, et la course des pays émergents pour réserver leur place au sein de cette instance, révèle le poids des avancées que le bloc a réussi à accumuler au cours des dernières années.

Mais cela montre également l’aspiration de nombreux pays à travers le monde à mettre fin à la dépendance excessive à l’égard de l’Occident, Washington en tête.

Les ressorts de ces élans ne sont pas uniquement politiques, comme le prétend les « agitateurs anti-Occident », ils résultent de l’échec du système mise en place après la Deuxième Guerre mondiale à répondre aux besoins économiques de nombreux pays, et récemment les défis écologiques.

Cet ordre mondial étant géré de très près par les États Unis à travers des organismes pseudo-multilatéral surtout la Banque Mondiale et le Fond monétaire International (FMI) fait que la montée du BRICS apparaît comme un défi à l’Occident global (Usa, Grande Bretagne, Union Européenne, Canada et New Zélande).

Or de point de vue politique ce n’est pas le cas. Car l’accueil de six nouveaux membres à savoir l’Argentine, l’Égypte, l’Iran, l’Éthiopie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ne préjuge en rien une opposition politique.

On peut croire que Washington est visée, mais il suffit de remarquer que le groupe original  à part le Russie et la Chine, le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud, ne se classent pas en tant qu’opposants systématique à l’Oncle Sam… l’Inde est membre du Dialogue quadrilatéral pour la sécurité. c’est alliance militaire informelle regroupant l’Australie, les États-Unis, l’Inde et le Japon. Nous ne pouvons pas dire que le Brésil et l’Afrique du Sud sont très anti-américains. Et les nouveaux adhérents, à compter du 1er janvier 2024,  mis à part l’Iran, gardent des liens très précieux avec Washington.

Mais on sent que les BRICS de départ cherchent à défier les objectifs géopolitiques et économiques de Washington. (pris dans le communiqué)  «Mettre fin à la guerre en Ukraine de manière pacifique » et « Généraliser l’utilisation des monnaies locales » . Des slogans simples mais qui en disent trop! Le slogan « Construire un monde plus juste » vise directement les grandes instances financières sous l’influence américaine.

L’élargissement de la composition du groupe était en tête de l’ordre du jour. Tous ces nouveaux rejoindront le groupe des pays émergents cherchant à accroître leur influence dans le monde.

Suite à cette décision, le président brésilien Lula da Silva a accueilli les « nouveaux membres », soulignant que le produit intérieur brut des BRICS représente 37 % du produit intérieur brut mondial.

Le président russe Vladimir Poutine a également salué – à distance étant sous mandat de dépôt de la CIJ –  la décision d’élargir le groupe, tandis que le Premier ministre indien Narendra Modi a confirmé que cette décision « est un message selon lequel toutes les institutions du monde doivent s’adapter aux changements », notant que cette étape fera renforcer les « BRICS », « cela donne un nouvel élan à notre travail commun et contribue à façonner un monde multipolaire. »

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