L’OTAN et la Russie entre peur et élargissement

En suivant l'évolution de l'Alliance atlantique Poutine voit une humiliation de la Russie

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Presse-Net (Paris)

L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), fondée au début de la guerre froide, en tant qu’ organisation de défense militaire interarmées regroupant une trentaine de pays d’Europe et d’Amérique du Nord.

Cette semaine la Finlande a officiellement annoncé sa candidature pour rejoindre l’alliance, tandis que la Suède se prononcera sur la question le même jour.

L’invasion russe de l’Ukraine a favorisé ces demandes auprès des populations de ces deux pays « neutres » en principe.

L’OTAN a été créée le 4 avril 1949 à Washington. Il comprenait 12 pays fondateurs, dont dix européens, les États-Unis et le Canada.

L’objectif de l’alliance était de contrer la menace soviétique. Il repose sur le principe de solidarité mutuelle entre tous ses membres défini par l’article 5 de sa charte qui stipule que « les deux parties conviennent qu’une agression armée contre une ou plusieurs parties survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une agression dirigée contre tous les partis ».

L’organisation s’agrandit progressivement. Elle a été rejointe par la Grèce et la Turquie (1952), puis la République fédérale d’Allemagne en 1955, et l’Espagne (1982).

L’Union soviétique a répondu en 1955 en créant le Pacte de Varsovie, une alliance militaire avec les pays socialistes d’Europe de l’Est.

En 1966, la France s’est retirée du commandement militaire intégré sans quitter l’alliance, puis y est revenue en 2009 sous le mandat de Sarkozy,

En 1977, l’Union soviétique déploya des missiles de croisière nucléaire, plaçant l’Europe occidentale à la « portée de tir nucléaire ». L’OTAN répliqua en 1979 en déployant des missiles « Pershing » en Allemagne fédérale (Ouest). Le problème fut résolu en 1987 avec la signature du Traité sur l’élimination des armes nucléaires intermédiaires.

Le Pacte de Varsovie fut dissous avec l’effondrement de l’Union soviétique en 1991 et l’OTAN signa le «  Partenariat pour la paix » avec ses anciens membres, dont la Russie en 1994.

L’OTAN est sorti de sa « mission défensive » pour la première fois le 28 février 1994, en déclarant une « no fly zone » au-dessus de la Serbie et en abattant quatre avions serbes dans cette zone d’exclusion aérienne imposée par l’ONU en Bosnie-Herzégovine.

Le 16 décembre 1995, l’OTAN a lancé sa première opération terrestre en Bosnie, déployant soixante mille hommes.

L’OTAN a mené des opérations de bombardements aériens pour mettre fin à l’oppression serbe de la population albanaise au Kosovo. Le 24 mars 1999, cette campagne, qui s’est déroulée sans l’autorisation des Nations Unies, a entraîné le retrait des Serbes de la province, qui était transférée à l’administration des Nations Unies. Il comprend une force de l’OTAN de quarante mille membres.

Pour que cette « guerre de l’Otan »  contre un allié de la Russie n’affaiblisse pas Boris Eltsine, il fut convenu de signer le « Document constitutif OTAN-Russie » mis en place en 1997 pour garantir le maintien de la paix et le contrôle des armements.

Ouverture et élargissement vers l’Est

En 1999, l’OTAN accueillit les premiers pays ex-communistes en Europe : la République tchèque, la Hongrie et la Pologne.

Après les attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis s’appuyèrent sur l’article 5 de la Charte de l’Alliance, pour être rejoins par ses alliés de l’Otan dans la « guerre contre le terrorisme ».

En vertu de cette disposition, l’OTAN prit en 2003 le commandement de la Force internationale d’assistance à la sécurité en Afghanistan (ISAF), dont la mission s’est poursuivie jusqu’en 2014.

En mars 2004, au grand dam de Moscou , sept pays d’Europe de l’Est rejoignèrent l’OTAN : la Slovaquie, la Slovénie, la Bulgarie, la Roumanie et trois anciennes républiques soviétiques (Lituanie, Estonie et Lettonie). Et en 2010, elle a été rejointe par l’Albanie et la Croatie.

Début des malentendus

Le 31 mars 2011, l’OTAN prit le leadership de l’intervention occidentale en Libye menée sous mandat de l’ONU au nom de la protection des civils ce qui a conduit au renversement de Kadhafi encore un allié de la Russie de Poutine cette fois.

La réaction de la Russie ne se fait pas attendre : elle annexe la Crimée (70 % de russophones) et encourage les séparatistes du Donbass dans Lougansk et de Donetsk, dans l’Est de l’Ukraine où vit une large majorité de russophones.

En 2014, l’OTAN suspendit sa coopération avec Moscou après l’annexion « officielle » de la Crimée et le soutien de la Russie aux séparatistes dans l’Est de l’Ukraine. Une guerre larvée se poursuivra depuis dans cette partie de l’Ukraine

En 2016, l’OTAN déploya quatre groupements tactiques multinationaux en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne, ce qui constitua le plus grand effort de sa défense collective face à la Russie. Et en novembre 2018, l’OTAN mena le plus grand exercice militaire depuis la guerre froide en Norvège.

En 2017 le Monténégro intégra l’OTAN.

En octobre 2019, sans en informer l’alliance, la Turquie lança une opération militaire dans le nord-est de la Syrie visant les forces kurdes alliées à la coalition internationale… dont la majeur partie appartiennent à… l’OTAN.

Le président français Emmanuel Macron a qualifia à cette occasion l’alliance de « mort cérébrale » la France faisant partie des pays qui s’activaient dans le Nord de la Syrie..

La Macédoine devint le 30e membre de l’OTAN en novembre 2020.

En février 2022, la Russie attaqua l’Ukraine justifiant son invasion par la nécessité d’aider les russophones dans l’Est et par la crainte de l’élargissement de l’OTAN à ses frontière si les séparatistes de Lougansk et de Donetsk sont vaincu.
Or à cette époque, l’Ukraine n’avait qu’un accord de partenariat avec l’OTAN.

C’est la raison pour laquelle l’alliance (OTAN) exige la fin de « cette guerre absurde », et  refuse de déployer des troupes en Ukraine au sol, mais fournit à Kiev- sur la base de cette accord de partenariat- du matériel militaire, à l’exception des chars et des avions.

Malgré les revendications de Kiev dont le tiers du pays est envahi, l’OTAN refuse d’imposer une zone d’exclusion aérienne, car cela signifierait sa participation directe au conflit.

Le 15 mars 2022,  le président ukrainien Volodymyr Zelensky, renonça à sa demande d’adhésion à l’OTAN, mais  demanda « une assistance militaire sans restriction ».

Avant la fin du mois, l’alliance renforça  son flanc oriental avec quatre nouveaux groupes tactiques en Bulgarie, Roumanie, Hongrie et Slovaquie.

Le 12 mai, le président et le Premier ministre finlandais annoncent qu’ils soutenaient l’entrée de leur pays dans l’OTAN « sans délai », et le lendemain, une déclaration similaire a été faite par le Premier ministre suédois.

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