Pegasus: Un logiciel espion au service de la diplomatie
Israël jugule les exportations de NSO: ne pas aider à espionner l'Iran
Israël et les Émirats Arabes Unis (EAU), ont signé un accord de normalisation diplomatique à l’été 2020, mais ce « pas historique » vers la normalisation, a été précédé par des contrats « commerciaux » avec la société israélienne NSO pour l’acquisition d’accès au logiciel d’espionnage Pegasus.
L’utilisation des Émirats de ce logiciel était au départ destinée à une répression domestique (dixit Le Monde), puis il fut orienté vers l’extérieur pour devenir un outil de guerre géopolitique, au départ pour contrer l’émirat de Qatar le frère ennemi, puis pour une utilisation plus large couvrant le Moyen-Orient surtout le Liban, l’Iraq et le Yémen, des pays vus comme des affidés à l’ennemi honni des monarchies du Golfe: l’Iran.
La vente de ce logiciel (qui est en vérité une mise à disposition des accès pour espionner les numéros demandés par le client) était subordonnée à l’accord du gouvernement israélien pour ne pas compromettre la diplomatie de l’État hébreux.
C’est ainsi qu’on a su par les révélation de l’enquête qu’il y avait des « zones interdites »: il ne faut jamais espionner ni les États-unis ni la Russie ni (ça va de soi) Israël.
Mais ce qui est remarquable et qui a attiré l’attention du consortium c’est que la version de Pegasus commercialisée a l’étranger est configurée de sorte qu’elle ne peut fonctionner avec un numéro… iranien.
Aucun numéro des dirigeants du régime des mollah n’apparaît dans l’annuaire de 50.000 numéros consulté par le consortium. On peut supposer que les autorités israéliennes, qui donnent le feu vert à l’exportation du logiciel espion pour chaque contrat d’exportation, veulent garder la main sur le dossier iranien et ne font pas confiance à leurs nouveaux amis du Golfe.