Rumeurs? Zelensky invité à s’exprimer le Sommet arabe à Jeddah
Serait-ce une initiative du prince héritier Mohamad bin Salman (MBS) hôte et président du sommet, et cela malgré les positions nuancées de plusieurs pays arabes pro-russes?
Le président ukrainien Volodymir Zelensky est invité à s’exprimer vendredi 19 mai devant le 32ème sommet de la Ligue arabe qui se tient à Djeddah.
Cette info » incroyable » s’est avérée vraie elle serait une initiative de l’Arabie saoudite sous la baguette du prince héritier Mohamad bin Salman (MBS) hôte et président du sommet. Elle serait un coup de maître diplomatique et géopolitique. Et pour cause, la Ligue arabe et les États la composant se sont jusque-là plus ou moins abstenus de prendre une position tranchée dans le conflit russo-ukrainien. Ce conflit trace une ligne de fracture entre ces États.
Elle serait lue comme un pied-de-nez au président Vladimir Poutine, est un coup de maître de, l’homme fort du désert, car elle absorberait le choc de l’invitation faite à Bachar al-Assad et qui a signé le retour de la Syrie dans la Ligue arabe.
Cette annonce sonnerait comme une bombe. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera l’invité de marque du sommet de la Ligue arabe qui se tiendra demain vendredi 19 mai à Djeddah, en Arabie saoudite.
Si cette initiative se concrétise, Zelensky devrait s’exprimer par vidéo conférence devant les chefs d’État et de délégations des pays membres de la Ligue arabe.
Faut-il voir dans la possibilité offerte à Zelensky de s’adresser au Sommet à Djeddah un changement radical de cette posture pour un appui franc et direct du monde arabe à l’Ukraine et au-delà au camp occidental dans la guerre qui l’oppose à Moscou?
Poutine compte des alliés, pour certains inconditionnels, de la Russie, notamment la Syrie qui a voté contre toutes les résolutions dénonçant l’attaque russe. Mais cette Syrie, toujours sous l’impulsion de MBS, marque son retour au sein de la famille arabe, dont elle avait été exclue fin 2011 après la répression d’un soulèvement populaire qui avait dégénéré en guerre civile.
Le ministre syrien des Affaires étrangères avait d’ailleurs confirmé mercredi que le président Bachar al-Assad participerait au sommet de Djeddah, auquel le royaume l’a convié la semaine dernière.
Ceci, à la faveur notamment d’une détente qualifiée d’historique entre Ryad et Téhéran, autre grand soutien du régime syrien dans la région et ennemi juré, du moins jusqu’ici, de l’Arabie saoudite.
Le message principal de ces deux initiatives (si l’annonce de la proposition faite à Zelensky s’avère réel), apparemment contradictoires sont un signe aux États-Unis pour qu’ils reconnaissent que l’Arabie saoudite est le poids lourd dans la région et qu’elle ne fait plus confiance au président Biden ni à son équipe, qui a avancé l’idée de « bloquer les prix du pétrole au niveau mondial »
MBS a commencé en 2022 par refuser toute hausse de production de pétrole au grand dam de Washington et s’est rapproché de l’Iran, avec la bénédiction de la Chine. Puis il ouvre la porte à l’intégration de la Syrie alors que les Américains s’y opposent fermement.
Ryad par ce geste signifie qu’elle peut aussi jouer des rôles importants indépendants mais peut aller dans le sens de l’Occident sans pour autant s’embarquer dans son sillage.
Damas de son côté étant en quête d’une nouvelle légitimité et cherchant à reconstruire le pays ruiné par 12 de guerre et un tremblement de terre violent, ne peut rien exprimer aucune opposition.
Par ailleurs cette démarche peut être bien vue par Pékin – ami du Royaume- qui cherche à mettre sur les railles un plan pour arrêter la guerre en Europe, un plan qui est l’approbation de Moscou – autre ami du Royaume.
La question que se posent quelques commentateurs sur la position de l’Algérie l’hôte du précédent sommet arabe, n’est pas de nature à changer la donne Alger cherche également à ménager ses clients de gaz occidentaux, tout en gardant une amitié très forte avec Moscou.