Sous le règne de Trump: Douce France réveille toi !

Il s’agit pour l’État de reformuler son modèle économique et social pour suivre le rythme des transformations mondiales qui s’accélèrent... et endiguer la fuite des cerveaux...

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Bassam Tayara (Presse-Net)
L’année 2024 a été une étape importante dans l’évolution de l’économie française, et même de la société et de ses tendances de façon générale. Les  défis du chômage se sont aggravés, reflets des crises structurelles profondes auxquelles sont confrontés la société et l’État.

Entre réalité changeante et perspectives d’avenir, le chômage constitue cette année un phénomène charnière lié à la complexité  des facteurs économiques, sociaux mais surtout politiques. Cela peut conduire à poser des questions sur la courbe de la croissance économique qui peut perturber la cohésion de la société française, bâtie sur la solidarité inter-générationnelle et inter-sociale.

En chiffres et en faits, le taux de chômage en France a connu une augmentation significative au cours du troisième trimestre de l’année pour atteindre 7,4%, portant le nombre total de chômeurs à 2,2 millions de personnes.

Les jeunes, âgés de 15 à 24 ans, ont été les plus touchés, puisque leur taux de chômage a atteint 19,7 %. Ce qui indique l’existance d’une faille dans l’orientation des jeunes et l’éducation et surtout la formation en fonction des besoins du marché du travail. Cela creuse l’écart entre les attentes de la jeunesse et accroît la fragilité de ce groupe.
Ces tendances se sont traduites par un nombre record de faillites d’entreprises, atteignant environ 66 500, le nombre le plus élevé depuis plus d’une décennie et demie. Ces faillites, menacent la perte d’environ 240 000 emplois, reflètent la fragilité du secteur privé face aux changements économiques et technologiques rapides.

Parmi les secteurs les plus touchés figurent l’industrie manufacturière et le secteur automobile, alors que les entreprises françaises peinent à survivre face à la concurrence mondiale, notamment chinoise, dans des domaines comme les voitures électriques.

Avec la baisse de la production industrielle et le ralentissement de la croissance, l’économie française se retrouve confrontée à de sombres perspectives. Les coûts élevés de l’énergie et la baisse de la demande nationale et mondiale ont accru la pression sur ces secteurs. De grandes entreprises telles que Michelin et Schaeffler ont annoncé leur intention de licencier des milliers de travailleurs, aggravant ainsi les failles du marché du travail..

Perspectives du chômage et ses effets futurs

Les taux de chômage élevés affaiblissent le pouvoir d’achat des ménages, réduisant la demande de biens et de services et faisant entrer l’économie dans un cercle vicieux de déflation. Avec une croissance économique limitée qui ne devrait pas dépasser 0,2 % au premier semestre de l’année 2025 en cours, il semble que l’économie française soit confrontée à une épreuve difficile, alors que les opportunités d’investissement et d’innovation diminuent et que la création de nouveaux emplois ralentit.

L’augmentation des dépenses publiques par le fait d’indemnisation du chômage et de services sociaux (hôpitaux et services de santé) constitue également une charge supplémentaire sur le budget général de l’État, qui souffre déjà d’un déficit chronique et historique.

Au niveau de la compétitivité et de l’innovation, le retard de l’industrie française à rattraper son retard sur les transformations technologiques mondiales risque d’exacerber l’écart entre la France et ses concurrents. La faiblesse des investissements dans la recherche, le développement et la formation menace d’un déclin à long terme de la compétitivité des secteurs clés, privant l’économie de moteurs essentiels de croissance.

Tout cela a des dimensions sociales dangereuses, dans une société qui s’appuie principalement sur un profond héritage de prestations sociales et de acquis de la classe ouvrière, dont les origines remontent aux réalisations de la Révolution française, cela s’est transformé au fil du temps en une société fière des aspects sociaux que les Français défendent désespérément à chaque changement qui survient dans les programmes de politiques publiques et dans les personnes.

Dimensions sociales et politiques

Un chômage élevé exacerbe les disparités sociales et régionales, dans la mesure où les zones rurales et les zones autrefois industrialisées sont abandonnées. Cette disparité crée un sentiment de dénuement parmi des groupes marginalisés par la mondialisation surtout chez agriculteurs qui représentaient jusqu’à peu la force motrice de la France. Le risque de glisser vers l’exclusion sociale d’une frange assez large de la société existe également.

Les jeunes chômeurs se retrouvent face à un avenir incertain. Privées d’opportunités d’emploi et de stabilité, ces personnes peuvent recourir à la migration, situation qui annonce la perte du capital humain, qui constitue l’une des ressources les plus importantes de la France.Ce qu’on désigne par « la fuite des cerveaux » qui est le grand danger des nations en faillite.

À la lumière de ces défis économiques et sociaux, la pression sur le gouvernement français s’accentue, ce qui ouvre la porte à la montée de mouvements populistes d’extrême droite et d’extrême gauche , qui exploitent la souffrance des classes populaires pour promouvoir leurs programmes. Ce climat politique sombre met en danger la stabilité démocratique de la France.

À la lumière de tout cela, la restructuration du système d’éducation et de formation pour répondre aux besoins d’un marché du travail en évolution est peut-être devenue une nécessité urgente. Les politiques devraient se concentrer sur le renforcement des compétences numériques et technologiques, qui sont devenues la clé du succès dans l’économie moderne, la montée en puissance des GAFA (Google, Apple, FaceBook, Amazon) et la montée en puissance de l’IA, sous la houlette deu nouveau Trump,  doit être considérée comme sonnette d’alarme.

Soutenir les startups dans des domaines tels que les technologies vertes et les énergies renouvelables peut créer de nouvelles opportunités d’emploi et soutenir la transition de l’économie vers une voie durable. Mais surtout il faut aller vers l’établissement des partenariats stratégiques entre le gouvernement et les entreprises et pas uniquement offrir des incitations fiscales. Les États-Unis suivent les deux axes à la fois: incitations fiscales et commandes d’État.

Il s’agit pour l’État de reformuler son modèle économique et social pour suivre le rythme des transformations mondiales qui s’accélèrent.

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