Une majorité des Saoudiens opposée à la normalisation avec Israël
La normalisation israélo-saoudiénne, pronée par Washington semblait prendre de l’ampleur... avant la guerre de Gaza (New York Times)
Presse-Net (Beyrouth)
Un sondage d’opinion, réalisé par l’Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient, a montré que 96 % des Saoudiens estiment que les pays arabes qui ont normalisés leurs relations avec Israël, devraient rompre tout lien avec l’État hébreu, pour protester contre la guerre à Gaz
Commentant ce résultat, le journal américain « » a estimé qu’il s’agissait d’un « défi majeur » pour les efforts de l’administration du Président américain Joe Biden pour établir des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et Israël.
Le Washington Institute for Near East Policy a mené ce sondage, entre le 14 novembre et le 6 décembre, auprès de 1 000 Saoudiens.
Le sondage révèle que 40 % des Saoudiens expriment une attitude positive à l’égard du mouvement Hamas, contre seulement 10 % selon un précédent sondage réalisé plusieurs mois avant le début de la guerre.
Le journal considère que les opinions positives révélées par le sondage concernant le Hamas sont « remarquables », compte tenu de la possibilité pour ces citoyens saoudiens d’être exposés à des poursuites judiciaires « en raison de leur sympathie pour le mouvement Hamas ».
Malgré que le régime wahhabite en Arabie saoudite est devenue « de plus en plus autoritaire au cours des huit dernières années », les observateurs affirment , selon le New York Times, que le dirigeant de facto du pays, le prince héritier Mohammed ben Salmane, (MBS), « doit toujours tenir compte de l’opinion publique lorsqu’il pèse ses décisions » .
Selon le journal américain se basant sur des propos ,d’analystes politiques, des responsables américains et certains responsables saoudiens qui tous confirment qu’avant la guerre contre Gaza, la jeunesse du Royaume avait tendance à se soucier « très peu » de la question palestinienne par rapport aux générations précédentes, ce qui signifiait que cette jeunesse « aurait pu être plus réceptive à l’idée d’établir des relations avec Israël.
Les affirmations de ces analystes et responsables sont apparues « alors que les efforts, pour parvenir à un accord de normalisation saoudo-israélien, sous la médiation de Washington, semblaient prendre de l’ampleur », selon le journal. Or c’était avant l’attaque du 7 octobre et la guerre de Gaza.
Le New York Times a mis en doute la validité de ces anciennes analyses affirmant qu’ « on ne sait pas exactement dans quelle mesure cela était vrai, étant donné l’absence de sondages d’opinion réguliers et surtout fiables en Arabie saoudite et compte tenu du climat de peur résultant des niveaux croissants de tensions politiques » et la chape de répression avec l’avénement de MBS ».
Pour ce quotidien « le soutien explicite à la cause palestinienne et la « haine » envers Israël se sont largement répandus parmi les Saoudiens, de tous âges », et cela depuis le début de la guerre contre Gaza.